5.00
Musique des morts (la)
1996

La mort passe, adjacente : elle pousse une porte, puis une autre porte qui donne sur la neige. Alors, telle une enfant qui rentre tard, elle se déchausse et traverse la neige les souliers à la main ; puis elle pousse une troisième porte ; son regard a cillé, à cause des flocons froids. Elle caresse en passant quelques dormeurs, se penche sur eux et demande gentiment - comme font les serveuses à la fin des repas : "Et pour vous, ça a été ?", s'éloigne enfin, bascule dans sa nuit, soulagée de n'avoir dû trop insister ce soir. On la suivra, on la suivra, elle n'en saurait douter.

- ajouté par Juliana -

Ajoutez votre commentaire
* champ facultatif
  
Juliana 
le 12/04/2008

Réflexion très personnelle et douloureuse sur une vie hantée dès l'enfance par la mort, par nos morts sans lesquels nous n'aurions pas de présent, pas de mots. Ces mots "nous les convoquons en parlant, ils viennent dans nos phrases, un instant soulagés des langues mortes". Souvenir prégnant des pères disparus à la guerre, des millions de morts engloutis par l'Holocauste.
A lire absolument, pour mémoire.