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Journal d'un corps
2012

Le narrateur a commencé à tenir scrupuleusement le journal de son corps à l'âge de douze ans, en 1935. Il l'a tenu jusqu'à sa mort, en 2010, à 87 ans. Son projet était d'observer les innombrables surprises que notre corps réserve à notre esprit d'un bout à l'autre de notre vie. Ainsi a-t-il finalement décrit toute l'évolution de son organisme. Le résultat est le roman d'un corps qui tient moins du précis anatomique que de l'univers malaussénien, car Daniel Pennac évite la froideur du constat médical en introduisant à chaque page des personnages, des situations, des dialogues et des réflexions qui font circuler le sang de l'intimité dans ce corps autopsié que le lecteur, souvent, reconnaîtra comme étant le sien.

- ajouté par Juliana -

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Juliana 
le 21/05/2012

"12 ans, 11 mois, 18 jours. Je n’aurai plus peur, je n’aurai plus peur, je n’aurai plus peur, je n’aurai plus jamais peur" dit le petit garçon parlant à l’oreille de son doudou-Dodo.
Aborder un sujet périlleux s’il en est, sans être ni leste, ni graveleux (songez à certaines émissions aux heures de grande écoute à la radio), relève de l’exploit par les temps qui courent. Ni grossier, ni vulgaire, Pennac évite ce piège avec tendresse, amusement... et pédagogie. Simplement il imagine ce que pourrait confier à son journal, un corps de sexe masculin, en partant de la préadolescence jusqu’au dernier jour de sa vie. Grand chambardement quand l’enfant constate qu’il est un homme un beau matin au saut du lit (mon Dieu, mon Dieu !), en passant par toutes les "premières fois" (flirt, femme aimée, dernière amante sur le tard). Car le corps imprime si bien les émotions, qu’il ne peut tout garder pour lui... et elle parle si bien cette fichue carcasse !
("Nos yeux, nos oreilles, notre odorat, notre goût diffèrent, créent autant de vérités qu’il y a d’hommes sur la terre". Guy de Maupassant : Pierre et Jean.)